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A l'accueil de l'administration communale, Grand'Place 12 à Lessines.
Avec le soutien du Commissariat Général au tourisme.
Même si la légende attribue à Charlemagne la fondation de Lessines, les premiers témoignages sérieux au sujet de la ville remontent au 11e siècle. Les seigneurs de Pamele-Audenarde supplantèrent progressivement le chapitre de Notre-Dame de Cambrai dont ils étaient les avoués. Lessines devint alors au Moyen Âge une importante ville du Comté de Hainaut et mérita même à la fin du 13e siècle le titre de « Capitale de la Terre des Débats ». Arnould IV d’Audenarde établit vers 1230‑1240 de nouvelles fortifications dont deux bases de tours subsistent encore aujourd’hui.
La cité occupa pendant longtemps une position stratégique lors des conflits qui opposèrent les Comtes de Flandre et les Comtes de Hainaut. Un célèbre manuscrit conservé à la Bibliothèque Royale, le Vieil Rentier de Messire Jehan d’Audernarde (vers 1275) atteste de l’importance et de la richesse de la cité à l’époque : halle, vente de draps et de toiles, moulins, …
Au 15e siècle, la ville compte plus de 400 foyers et près de 2 000 habitants. Mais la prospérité de Lessines sera souvent mise à mal par les nombreux conflits qui émaillèrent son histoire : siège par les troupes flamandes en 1302, incendie par les Gantois révoltés contre Philippe le Bon, guerres de religion…
Aux 16e et 17e siècles, les épidémies de peste constituèrent pour la ville de nouvelles épreuves.
Au 19e siècle, la révolution industrielle (canalisation de la Dendre, construction de la ligne de chemin de fer, développement du réseau routier et pavage des chaussées) favorisa le développement de 20 carrières de porphyre où travaillaient 5 000 ouvriers carriers. La diorite quartzifère, le « porphyre », est une roche très dure pratiquement inaltérable. En Belgique, les gisements de Bierges, Quenast et de Lessines constituent de véritables curiosités géologiques. Une poche de roche en fusion issue du magma est remontée à la surface il y a environ 500 millions d’années. A la surface, elle s’est solidifiée dans des conditions de température et de pression bien particulières pour donner cette roche fort différente des roches sédimentaires calcaires, appelées « pierre bleue » ou « petit granit » à Tournai, Maffle, Ecaussines, Soignies.
L’exploitation du gisement de porphyre localisée sur la rive droite de la Dendre a induit la création, sur cette rive, entre 1850 et 1930, d’un nouveau quartier aussi important en superficie et en population que celui du noyau historique situé sur la rive gauche. Par homophonie avec le roc, la roche, ce quartier a été dédié à saint Roch qui est devenu le saint patron des ouvriers carriers.
Le développement économique de Lessines s’intensifia encore à la fin du 19e et au début du 20e siècle : la culture et le traitement des plantes médicinales et de la chicorée, l’implantation des premières fabriques d’allumettes chimiques, des usines de lampes électriques, la création de nombreuses brasseries...
Sur la grand-place, l'hôtel de ville de style néo-Renaissance flamande témoigne de la richesse de la ville à cette époque. L'ancien chargeur à bateaux des carrières (placé sur la liste de sauvegarde) et les anciennes écluses et moulins le long de la rivière Dendre (à proximité de la ferme de l'Hôpital Notre-Dame à la Rose) permettent d'illustrer également l'histoire sociale de la ville et l'archéologie industrielle liée au bassin carrier.
Par ailleurs, Lessines vit aussi naître deux grands surréalistes : le poète Louis Scutenaire à Ollignies et son ami le peintre René Magritte dont la maison natale est visible dans la rue qui porte aujourd’hui son nom, autrefois la rue de la Gare. Par ailleurs, un carrefour rappelle le souvenir de cet illustre peintre à tous ceux qui y passent.
Après la deuxième guerre mondiale, l’essor économique ralentit et la ville commença alors un lent déclin. De nombreux travailleurs se firent alors navetteurs. Il fallut attendre de nouvelles activités telles que l’implantation de l’entreprise internationale de produits paramédicaux Baxter et la mise en valeur touristique de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose pour que la ville connaisse un nouveau départ.
Par ailleurs, le folklore et les traditions sont assez vivaces et diversifiés. Ainsi, le Vendredi saint se déroule dans les rues de la ville une procession de pénitents aux origines médiévales mais attestée depuis la période espagnole; les festivités du Cayoteu 1900, au mois d'août, rappellent le passé carrier de la ville ; les fêtes historiques du Festin 1583, le premier week-end de septembre, commémorent un siège de la ville par des troupes de soldats ou de pilleurs mal identifiés en 1578 ou en 1583.
L’Hôpital Notre-Dame à la Rose, classé depuis 1940 comme patrimoine exceptionnel de Wallonie, a été fondé en 1242 par Alix de Rosoit, veuve d’Arnould IV d’Audenaerde, seigneur de Lessines et grand bailli de Flandre. Lessines est à ce moment une ville en pleine expansion et l'hôpital va rapidement bénéficier d’importants privilèges et donations.
Alix de Rosoit s’inscrit clairement dans le cadre d’un large courant de charité privée, encadré par l’Eglise, qui mènera à la création d’hôpitaux urbains. Les bourgeois et notables inquiets de leur fin prochaine firent, en effet, des dons importants pour les pauvres afin de racheter leurs torts.
Fondé pour accueillir et soigner indigents et malades, l’hôpital de Lessines joue son rôle social jusqu’en 1980. Ce record de longévité s’explique par la qualité de l’organisation structurelle du site et par la présence ininterrompue de la communauté des religieuses augustines qui géra l’hôpital de sa fondation à la Révolution française et qui demeura dans les lieux aux 19e et 20e siècles. Il fut ensuite ouvert aux visiteurs qui découvrirent des bâtiments et collections rappelant le travail quotidien des sœurs au service de Dieu et des hommes mais aussi la vie et l'évolution des hôpitaux et des soins de santé depuis huit siècles.
L'Hôpital Notre-Dame à la Rose est aujourd’hui un des derniers exemples de site hospitalier autarcique complet tels que l’ancien régime les concevait : il comporte encore un bâtiment principal à vocation à la fois conventuelle et hospitalière sur la rive gauche, une ferme sur la rive droite, en activité jusque 1990, des jardins, une glacière, un cimetière, le tout traversé par la rivière, la Dendre. L'état de conservation du site est remarquable ; les bâtiments et leur histoire sont indissociables de leur contenu. Les nombreuses œuvres d'art et antiquités médicales conservées dans les lieux où elles ont vécu et servi contribuent largement au caractère exceptionnel de ce site.
Les bâtiments actuels, réaménagés entre le 16e et le 18e siècles, forment un harmonieux quadrilatère autour du cloître et de son jardin intérieur. Ces bâtiments sont marqués par différents styles : gothique tardif pour le cloître, baroque pour la chapelle et le portail de la façade principale, Renaissance pour les façades animées de pignons à gradins.
L’Hôpital est aussi un important témoin des progrès de la pratique médicale. En effet, la manière d’envisager le corps, sa structure et son fonctionnement ainsi que la maladie, ses origines, mais encore les soins à donner aux malades se sont considérablement modifiés, laissant d’importantes traces dans la structure des bâtiments et dans les collections pharmaceutiques et médicales conservées.
Tout d’abord, selon les conceptions anciennes, l’état du corps reflète l’état de l’âme et les soins spirituels sont indissociables des soins du corps. La chapelle et la salle des malades vivent en quelque sorte en symbiose, favorisée par la situation de ces deux salles dans le prolongement l’une de l’autre.
Lors de la reconstruction de la chapelle et de la salle des malades aux 17e et 18e siècles, ce lien architectural et fonctionnel fut maintenu. La première salle des malades met en outre en application des théories miasmatiques et humorales de l'époque, qui considéraient que l’air pouvait être vicié par des miasmes pathogènes. On construisait alors de grandes salles de malades où l’on brassait l’air frais par des courants d’air pour évacuer ces vapeurs fétides. La grande salle des malades avec ses fenêtres haut placées, ses lucarnes dans les fenêtres et sa trappe dans le plafond est bien évocatrice de cette architecture de l’hôpital dit pneumatique.
Au 19e siècle, on construira de nouvelles salles. Celle qui enjambe le bras de la Dendre, en style néoclassique, s’inscrit dans les conceptions de la médecine hygiéniste. Enfin, la construction, vers 1865, des troisième et quatrième salles des malades marque un tournant important dans l’évolution architecturale du site. On constate alors que la fonction hospitalière, localisée jusque-là sur la rive gauche de la Dendre, déborde sur la rive droite et envahit progressivement la cour de ferme. L’hôpital est alors avant tout vu comme un lieu fonctionnel.
D'importants travaux de restauration et de valorisation touristique et culturelle ont commencé en août 2001 pour permettre l'aménagement de nouvelles salles. Ces travaux sont subventionnés par des fonds européens (FEDER) et la Région Wallonne (Patrimoine et Tourisme) ainsi que la Communauté française.
L’inventaire mentionne plusieurs milliers d’objets. Quelques « perles » : l’impressionnant fonds d’archives et ses bulles papales du 13e siècle, ses nombreux actes ou chartes avec leurs sceaux (Marguerite de Constantinople, saint Louis, …). Dans les collections artistiques, on observera une belle pietà en bois polychrome de la fin du 15e siècle, un trésor d’orfèvrerie civile et religieuse, des bancs-coffres et crédences du 15e siècle, une allégorie de la vie religieuse (huile sur bois, seconde moitié du 16e siècle), une copie de Notre-Dame de Grâce de Cambrai, vierge à l’enfant du 15e siècle.
Enfin, le musée possède une « Lamentation autour du Christ » présentant un Christ barbu mais avec des seins, veillé par les Saintes Femmes. Etonnante huile sur bois de la fin 16e siècle reprenant le thème du Christ maternel et nourricier pourtant bien présent dans les écrits des plus grands mystiques de la tradition chrétienne.
Dans les collections médicales et pharmaceutiques, on peut épingler des plats à saignées, des lancettes, des clystères et même, des clystères soi-même destinés à extirper les humeurs corrompues.
Les trousses de chirurgie illustrent les techniques utilisées du 17e au 20e siècle pour trépaner et amputer. Un coffret du début du 19e siècle mérite une mention : il s’agit d’une trousse d’ambulance de la Garde Impériale napoléonienne.
A la fin du 19e siècle, la supérieure Marie-Rose Carouy inventa un médicament appelé l’Helkiase : un antiseptique et un cicatrisant qui fit l’objet d’un brevet international et dont la commercialisation releva d’une véritable entreprise de marketing.
L’Hôpital Notre-Dame à la Rose est un témoin exceptionnel de l'évolution de l’architecture hospitalière, de l’histoire des soins de santé, de l’histoire de la vie conventuelle, des mentalités et des idées.
Du mardi au vendredi
de 14h à 18h
(dernière entrée à 17h)
Samedi, dimanche et jours fériés
de 14h à 18h30
(dernière entrée à 17h30)
Toute l'année sur réservation
Fermé le lundi (sauf jours fériés)
Hôpital Notre-Dame à la Rose
Place Alix de Rosoit
7860 Lessines
+32 (068)33 24 03
+32 (068)26 86 57