Aller au contenu. | Aller à la navigation

Navigation

Navigation
Menu de navigation
Vous êtes ici : Accueil / Loisirs / Tourisme / Office de tourisme / Folklore / Le Festin
Table des matières
Actions sur le document
Illustration de l'actualité - cliquer pour agrandir

Le Festin

Site officiel

Les Fêtes historiques du Festin 1583 célèbrent la victoire de la milice bourgeoise de Lessines, placée sous le commandement d’un jeune capitaine, Sébastien de Tramasure. Ainsi, au mois d’août 1583, en pleine période de troubles religieux, une armée – sans doute un peu hétéroclite – composée de gantois, de déserteurs de l’armée de Guillaume le Taciturne et de pillards mit le siège devant Lessines. La milice communale réussit à lever le siège et cette victoire donna lieu, bien sûr, à de grandes réjouissances.

Les Lessinois, fiers de leur riche passé, ont toujours tenu à perpétuer le souvenir de cette délivrance. Plusieurs fois, en 1883 notamment, lors de la célébration du 300e anniversaire de cet assaut, de grandes fresques historiques furent mises sur pied. Mais petit à petit, cette tradition s’éteignait et à l’aube du 400e anniversaire du Festin, celui-ci était réduit à un office et à une procession à l’issue de la cérémonie religieuse.
En 1982, un groupe de passionnés bénévoles décida de repartir sur de nouvelles bases et créa le Comité des Fêtes historiques du Festin 1583. Son but était, et est toujours, de rendre à la cérémonie tout son lustre d’antan. Les cérémonies furent étoffées et depuis, c’est tout un week-end d’activités centrées sur le 16e siècle qui est mis sur pied.
Pour donner davantage de cachet à la fête, le Comité choisit de s’installer dans le cœur historique de Lessines. Le parvis de l’église Saint-Pierre et les environs de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose constituent, en effet, un véritable écrin architectural, propice à de très belles reconstitutions historiques. De plus, ces bâtiments classés méritaient indéniablement d’être  valorisés. 

 

Le Festin … une véritable page d’histoire

Dès le début du 16e siècle, l’empereur Charles Quint avait réuni sous son sceptre les dix-sept provinces des Pays-Bas, comprenant la Belgique et les Pays-Bas actuels. En 1555, son fils Philippe II se retrouve à la tête d’un empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais…
Aussi lointain qu’impopulaire en nos contrées, le gouvernement de Madrid y exerçait son autorité grâce à l’office d’un gouverneur : l’impitoyable duc d’Albe, le sage Requesens, le brillant Don Juan d’Autriche, vainqueur à Lépante, et l’habile Alexandre Farnèse, son lieutenant, se succédèrent ainsi à la tête de nos provinces.
En 1579, les provinces du nord des Pays-Bas se déclarèrent indépendantes, sous l’autorité de Guillaume le Taciturne, par la signature de l’Union d’Utrecht, qui fondait la République des sept provinces unies, tandis que les provinces du sud – signataires du Traité d’Arras – avaient fait allégeance au roi d’Espagne. Le climat d’agitation permanente, dû aux troubles religieux, qui régnait ainsi dans nos provinces, était renforcé par de fréquentes incursions de troupes, venues du nord, qui pillaient et brûlaient villes et campagnes. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’assaut de Lessines en 1583, dont l’attaque de 1578 avait été la préfiguration.
En 1578, la ville fut envahie par de nombreux pillards venus de Gand; ils dévastèrent la ville et particulièrement les édifices religieux, se livrant à tous les excès, pillant, rançonnant les pauvres. Le 15 juillet 1579, le comte Philippe d’Egmont entra à Lessines avec cinq ou six compagnies pour tenir garnison; d’autres compagnies les suivirent. Toutes ces occupations mirent la ville au bord de la ruine mais les échevins trouvèrent malgré tout l’argent pour réparer les fortifications de la cité. Le 25 et le 26 août 1583, une troupe d’Anglais et de Hollandais, "ennemis jurés de notre foy", se présenta devant Lessines pour se livrer au pillage et au sac des édifices religieux. L’héroïsme de Sébastien de Tramasure, jeune capitaine des milices bourgeoises, sut déjouer leurs entreprises sacrilèges et épargner à sa ville natale le spectacle navrant de leurs excès.
Après plusieurs tentatives d’escalades, les assiégeants furent vigoureusement repoussés par les habitants accourus en foule sur les remparts. Ce premier échec ne déconcerta pas les assaillants. Le lendemain, ils tentèrent – sans plus de succès – de nouveaux assauts jusqu’au déclin du jour. Le jeune capitaine de Tramasure tenta alors une sortie mais décida de longer les remparts pour surprendre l’ennemi à revers. La victoire fut totale et les assiégeants s’enfuirent dans une complète déroute.
C’est alors que le capitaine de Tramasure déposa son épée aux pieds de Notre-Dame dont la statue ornait la porte d’Ogy. En effet, durant tout le siège, femmes, vieillards et enfants avaient prié la Vierge de les libérer de l’assaillant. Depuis cette date, Notre-Dame de Noyon qui figurait dans la porte de la ville fut implorée sous le vocable de Notre-Dame de la porte d’Ogy. En souvenir de la victoire et en remerciement pour les prières exaucées, le magistrat ordonna que "chaque année, on célèbrerait la délivrance de la ville et que la statue de la Vierge serait portée autour des remparts et suivie par toute la population ". 

La célébration historique

Le " Festin " est ainsi commémoré depuis plus de quatre siècles. A l’origine, il était célébré le dernier mercredi du mois d’août. Depuis plusieurs années, il a lieu le premier week-end de septembre. Trois temps forts marquèrent à toute époque la commémoration de l’assaut : la grand-messe historique célébrée dans l’église décanale Saint-Pierre en l’honneur de Notre-Dame, la procession historique de par la ville et enfin, la remise de l’épée de la Victoire aux pieds de Notre-Dame à la porte d’Ogy.
Depuis la célébration du 4e centenaire en 1983, cette fête s’est très largement étoffée de manifestations les plus diverses, toutes centrées sur le 16e siècle lessinois : spectacles de danses de cour et de danses populaires, musique, mime, théâtre, jonglerie, … animent le centre historique du vieux Lessines dans le cadre prestigieux de l’église Saint-Pierre et de son parvis, de la chapelle des Sœurs Noires (l’ancien béguinage), de la place Alix de Rosoit, de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose, de sa chapelle ainsi que de sa cour à colonnade, ... Quelque vingt-cinq groupes dans les genres les plus divers créent cette ambiance du 16e siècle.
Le dimanche après-midi, une quarantaine de groupes et près de 600 figurants, en parure d’époque, constituent l’imposant cortège historique et sa partie processionnelle, représentant l’hommage de toute la population lessinoise de cet an de grâce 1583. Trompettes thébaines, tambours, ensembles de cuivres, lanceurs de drapeaux, jongleurs, bateleurs et troubadours animent cette fresque haute en couleur. En effet, si jusqu’il y a quelques années à peine, le " Festin " était encore l’apanage du quartier de la porte d’Ogy, son développement actuel atteint toute la ville. Le " Festin " retrouve ainsi son sens le plus large, celui de la célébration de la libération de toute la cité. 

Sébastien (de) Tramasure: Le héros du Festin

Il naquit à  Lessines en 1560. Agé de 23 ans lors du siège de la ville en 1583, Sébastien de Tramasure faisait partie d’une des plus illustres familles de la ville. Le corps échevinal l’avait nommé au poste de capitaine de la milice bourgeoise. En 1584, il fut nommé échevin. Son mandat fut plusieurs fois renouvelé, jusqu’en 1618, date à laquelle il fut investi des fonctions de maïeur de la ville. Il avait épousé en premières noces Catherine Flament, en 1596, et, en secondes noces, Catherine Paghe, en 1624. Il mourut le 8 mars 1634.
On peut voir dans le fond de la chapelle des Soeurs Noires la tombe de Sébastien de Tramasure. En voici l’épitaphe :
" Cy gist Sébastien de Tramasure. Capitaine des bourgeois de la ville de Lessines, qui en l’an 1583 abattit du rempart anglais et hollandais ennemis lors de notre Foy, décédé le 8 mars 1634 ".
A côté  de cette tombe est posée une dalle taillée en ronde bosse, représentant un personnage couché, en longue robe. Sur le chanfrein de la pierre, on déchiffre une partie des caractères gothiques de l’inscription :
" Cy gist Sébastien de Tramasure … qui trespassa le … 1573 … ".
C’était sans doute le père du précédent défunt.
De plus, sur la tribune du jubé, on peut admirer un triptyque offert par le capitaine Tramasure à la communauté des religieuses. Le panneau central, malheureusement abîmé, représente la Vierge des Sept Douleurs. Sur les volets latéraux figurent un notable et sa dame en habits du 16e siècle et leur saint patron ainsi que leurs armoiries.  

Pendant tout le week-end, Lessines revit au 16e siècle

Un spectacle-promenade et des fêtes nocturnes de la Renaissance pour régaler le public du Festin de Lessines (le samedi dès 19h30).
L’image que nous avons conservée du Moyen Age et des Temps Modernes est celle d’époques rudes et peu chaleureuses, régies par une religion austère ne tolérant aucun débordement. Pourtant, les anciens savaient alterner les temps de la pénitence et ceux des réjouissances. Ainsi, après le Carême, Pâques ramenait la joie de vivre et entraînait une sarabande de festivités qui saluaient le renouveau printanier. En fait, les occasions de "s’esbaudir" sont fréquentes au Moyen Age. 
Ainsi, la fête du saint patron de la paroisse était prétexte à des divertissements qui allaient du bal aux jeux de rue.
De même, quand le souverain, l’évêque ou le gouverneur venait visiter officiellement une de ses bonnes villes, on construisait sur son parcours des échafauds où l’on pouvait admirer de véritables tableaux vivants. Car, au Moyen Age, comme à la Renaissance, il n’y avait pas de fête sans que les rues des villes et des villages ne soient égayées par des cracheurs de feu, des troubadours, des danseurs, des jongleurs venus là pour gagner quelques deniers et les applaudissements des badauds.
Enfin, une victoire dignement acquise contre l’envahisseur laissait libre cours à la liesse populaire. Le peuple, enfin soulagé, pouvait fêter la paix retrouvée sans risque de voir ses récoltes pillées, ses terres ravagées et le bétail abattu. Ces spectacles organisés pour la circonstance étaient donc une trêve de paix mais aussi une distraction démocratique offerte par les dirigeants de la ville. Car, on l’oublie trop souvent, ces réjouissances réunissaient aussi bien le fils du forgeron que le bailli. Tous oubliaient l’ordre social et les difficultés quotidiennes pour entrer dans la ronde…
C’est toute cette ambiance des fêtes de la Renaissance que le Comité des Fêtes historiques du Festin vous invite à partager chaque samedi du 1er week-end de septembre, dès 19h30.
Au cœur du vieux Lessines, ces fêtes constituent une évocation haute en couleurs de la vie culturelle dans les Pays-Bas méridionaux, au temps du roi Philippe II d’Espagne. Le spectacle est réparti en plusieurs tableaux se déroulant chacun dans un endroit différent. Ainsi, à chaque édifice ou lieu remarquable se trouve associé un spectacle, présentant chaque fois un aspect des fêtes de la Renaissance.
Tous les tableaux se déroulent indépendamment les uns des autres, avec de brèves interruptions permettant au spectateur de passer à sa convenance d’un tableau à l’autre. Il n’est donc tenu ni à un ordre précis, ni à un horaire déterminé. Il peut flâner d’un spectacle à l’autre, se restaurer, au passage, s’il le désire, à la Taverne du Grand Bailli. 

La grand-messe

La journée du dimanche est tout empreinte d’une tradition séculaire à laquelle les Lessinois sont restés très attachés. Elle commence à 7h avec le réveil des habitants de la ville au son des tambours de la garde bourgeoise. A 9h30, les autorités ecclésiastiques et civiles, dont le capitaine de la milice bourgeoise, Sébastien de Tramasure, se rendent à la chapelle de la porte d’Ogy, afin de transférer l’image de Notre-Dame, protectrice de la cité, vers l’église décanale Saint-Pierre.
Depuis 1583, une grand-messe d’action de grâce est chantée en l’honneur de Notre-Dame de la porte d’Ogy. Cet événement est l’occasion, de nos jours, de plonger l’église Saint-Pierre dans les fastes d’un office du 16e siècle. Pour ce faire, elle est décorée d’oriflammes aux couleurs de la Vierge, de la ville de Lessines et du Saint-Siège. Plusieurs belles pièces de l’important trésor du sanctuaire sont utilisées pour le service : chandeliers, croix d’autel et de procession, encensoir, burettes et un splendide calice datant de la fin du 16e siècle, décoré d’angelots et de rinceaux dans le style Renaissance. Les ornements sacerdotaux, portés par les officiants, datent des 18e et 19e siècles et sont faits de différentes soies et tissus brochés recousus de fils d’or et d’argent.
L’exécution de pièces peu connues du répertoire ancien et baroque, est assurée par les chorales Saint-Pierre de Lessines et de Beloeil, auxquelles viennent se joindre des membres des chorales des environs de Lessines. Celles-ci sont accompagnées par un ensemble de cuivres, originaire d’Amsterdam et par les grandes orgues.  

La Franche Foire

Aux artistes, artisans et métiers d’art (samedi et dimanche de 10h à 18h).
Les francs marchés et les franches foires étaient le rendez-vous des commerçants nomades. Très fréquentés, ces marchés prenaient le nom de " fiestes ".Le marché  hebdomadaire du samedi existe à Lessines depuis un temps immémorial ; de plus, une foire franche annuelle avait été établie dans le courant du 14e siècle et se tenait le jour de la Saint-Mathieu, soit le 21 septembre. Afin d’assurer l’ordre et la sécurité pendant ces jours de transactions, cette " feste francque à warder le jour Saint-Matthieu " était placée sous la surveillance du bailli, assisté de son clerc, de sergents et de compagnons d’armes. Dans les villes privilégiées, l’usage général était de dresser sur la place publique une perche surmontée d’un aigle, pour marquer les droits de franchise dont pouvaient jouir tous les marchands qui étalaient à la foire.
A Lessines, ces droits de franchise s’appliquaient de la veille au lever du soleil jusqu’au lendemain au coucher du soleil en ce qui concernait le marché hebdomadaire ; pour la franche foire, les franchises duraient sept jours dont trois avant l’ouverture de la foire et trois après celle-ci.
Perpétuant la tradition, la franche foire actuelle s’offre au public le premier week-end de septembre, à l’occasion des fêtes historiques du Festin. Elle se déroule autour de l’église Saint-Pierre, de son parvis et de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose. A cette occasion, les artisans revêtent le costume d’époque et font publiquement démonstration de leur art. La plus grande diversité d’activités y est représentée : du joaillier au portraitiste, en passant par le parfumeur, le maroquinier, le brasseur, le pâtissier, le facteur d’instruments, le vannier, la dentellière, le graveur, le potier, le relieur, le tisserand, le confiseur, le couturier, le fleuriste, le verrier ou l’oiseleur, et bien d’autres encore, variablement présents d’une édition à l’autre. Un prix spécial est, par ailleurs, décerné par l’administration communale à l’artisan qui s’est particulièrement distingué par la qualité de son travail. Un second prix est également décerné par le Comité des Fêtes historiques du Festin 1583. 

Le cortège historique et la procession

Le cortège historique et la procession constituent, chaque année, un événement qui attire dans la cité du porphyre des milliers de visiteurs. Il faut dire que plus de 600 figurants en costumes d’époque défilent devant les spectateurs.
L’essentiel des participants est constitué de bénévoles qui pour rien au monde ne manqueraient cet instant. C’est en effet toute la population de la bonne ville de Lessines qui prend part à ce cortège qui déambule dans les principales artères commerçantes et dans les rues du cœur historique de Lessines.
Toutes les corporations et métiers, le conseil de ville, le grand bailli des terres de Lessines-Flobecq, Tramasure et ses officiers, de nombreuses sociétés de musique ancienne, les serments des archers et des arquebusiers, … tout ce joli monde précède et escorte la statue de Notre-Dame de la Porte d’Ogy. La procession comprend les principales confréries religieuses avec les châsses de leur saint patron et le clergé en costume d’époque qui accompagnent Notre-Dame dans son long périple à travers les rues de la cité. 
L’apothéose est sans nul doute le retour de la statue de la Vierge à la chapelle de la Porte d’Ogy d’où elle était partie en grande pompe le matin pour se rendre à l’église Saint-Pierre. C’est à ce moment, devant une foule nombreuse que Sébastien de Tramasure refait le geste historique de déposer son épée aux pieds de la statue en signe de remerciement et d’hommage à celle qui avait aidé à la délivrance de la ville assiégée. La statue de Notre-Dame de la porte d’Ogy retrouve alors son lieu de culte habituel et le nombre impressionnant de fleurs qui décorent la chapelle témoigne de l’attachement des Lessinois à cette tradition séculaire.
Nul doute que l’originalité de cette tradition de 1583, son caractère authentique, l’éclat de ses manifestations, la richesse de son décor et de ses costumes, la diversité de ses spectacles attireront, encore longtemps, des milliers de visiteurs dans l’ancienne capitale de la Terre des Débats.